Les beaux voyages décarbonés -ou presque- de nos vacances

Credit photo Freepik

Pour oublier les petits tracas de la rentrée, l’équipe de la newsletter a fait le choix de repartir sur le chemin des vacances et de vous faire partager quelques déplacements pas ou peu carbonés.

Bon voyage !

Commençons par le témoignage de Valéry Pernot, l’un des anciens de l’équipe des fresqueurs Mobilité, qui nous partage son voyage en Brompton depuis la région parisienne jusqu’à Londres.

« Avec ma compagne, j’ai fait Maisons-Alfort – Londres en vélo sur six jours ! C’était formidable de traverser la campagne française puis anglaise grâce à une téléportation en ferry depuis Dieppe. Nous avons passé deux belles journées sur Londres a puis retour en Eurostar.

Crédit Céline Pernot-Burlet

Sur le chemin, nous avons rencontré plusieurs cyclistes bien sympas, notamment une écossaise baroudeuse qui a presque fait le tour du monde à vélo et un membre de l’équipe du département, équipé d’un Brompton, qui digitalisait la trace de l’Avenue Verte, qui relie Paris à Londres.

Sur le chemin, comme chaque été, nous nous sommes gavés de mûres. Le temps était chouette, avec juste ce qu’il faut comme gouttes de pluie pour nous rappeler que le pique nique avec une cape de pluie peut avoir du charme.

Les pistes cyclables côté anglais sont très peu entretenues et se transforment en petits lacs, nous pouvons finalement être assez fiers de la qualité de nos installations dédiées au cyclotourisme, il y a pire ailleurs ! Le point sombre de l’Avenue Verte c’est le balisage vraiment pas clair et insuffisant jusqu’à Gisors. Je vous recommande la portion depuis Forge-les Eaux – Dieppe, sur une ancienne voie ferrée : vous êtes en pleine nature et la piste est large et lisse, un vrai billard !

Pour de belles vacances décarbonées, le cyclo tourisme est idéal ! Vos vacances démarrent dès le départ de la maison, vous êtes proche de la nature (oiseaux, biches, odeurs, sons…), vous vous retrouvez avec votre corps en faisant un peu d’exercice, vous êtes au frais, la vie est plus belle !

Quand vous découvrez une ville comme Londres en vélo, vous voyez tellement plus de choses ! Au bout de deux jours, on commence à avoir ses repères, c’est vraiment sympa. »

Continuons avec Gwendal Madec, notre référent local pour la Bretagne qui a pris le train avec un ami pour visiter lui aussi nos voisins grands bretons, mais d’Ecosse cette fois. Un beau voyage de 7 jours.

Credit Trip Advisor

« Nous avons pris un TER depuis Vannes jusqu’à Rennes, puis un TGV jusqu’à Paris pour finir à Londres en prenant l’Eurostar et enfin nous avons pris un train de nuit depuis Londres pour rejoindre l’Ecosse.

Ensuite, nous avons pu faire plusieurs jours de trek dans les Highlands, extra ! De belles rencontres en trek avec le plaisir de ne pas émettre trop de CO2 tout en profitant de prendre le temps et de ralentir. On était content d’avoir des capes cyclistes puisqu’on a fait qu’un jour sans pluie. On avait davantage l’impression d’être des batraciens que des humains sur ce périple.

La pépite c’est d’avoir trouvé un refuge en libre accès avec de vrais lits et un feu qui ne demandait qu’à être allumé en plein Highlands.

Le retour s’est fait via différents trains mais avec quelques déconvenues, le train de nuit était trop cher, et l’Eurostar ne fonctionnait pas.

On a choisi ce mode de trajet pour faire différemment et pour son impact écologique. Clairement on recommande l’aventure, on en parle beaucoup autour de nous à nos amis et notre famille. »

Yohann Desalle a lui aussi fait le choix du train de nuit, et ce n’était pas si mal quand on le lit !

Credit Aucun(e) – Trenitalia

« Cet été j’ai réalisé un rêve, qui m’est surtout venu depuis que je suis mobifresqueur : partir en train couchette.

Je l’avais fait une fois, il y a plus de 20 ans, pour aller à Moissac, mais à l’époque nous n’avions pas d’enfant.
Cette fois, voyage en famille, direction Rome.

Nous choisissons des cabines privatisées pour 2 personnes (donc plus chères que les cabines collectives pour 6).
A l’intérieur c’est en même temps le grand luxe et très kitsch. La déco est vieillotte mais amusante, l’impression de rentrer dans un roman d’Agatha Christie (en espérant ne pas incarner le rôle de Samuel Ratchett). Nos cabines sont équipées d’un petit cabinet de toilette, pas de quoi prendre une douche, mais il est possible de se rafraichir et de se laver les dents.

Dans le wagon restaurant (avec des nappes blanches et service à table comme un restaurant) un jeune musicien accompagne les repas.

Le décor est à couper le souffle car le train longe la côte, vous avez toujours vue sur la mer.

Le voyage dure 16 heures ressenties 4 : on monte dans le train à 15h, de 15h à 20h on lit, on joue aux cartes, on visite le train. De 20h00 à 21h30 on mange, ensuite une petite série avant de se coucher. De 22h30 à 6h on dort. 6h petit déjeuner. 7h nous sommes arrivés en centre ville de Rome.

Le temps de poser les bagages à la consigne, à 7h15 nous étions déjà devant la fontaine de Trévi (et nous n’étions pas seuls).

Credit Jean-Charles Charton

A croire que tout le monde s’est passé le mot, car Jean-Charles Charton s’est lui aussi infligé
un terrible voyage en train !

« Après avoir longuement comparé les options pour partir en vacances à deux, voici le verdict sur le petit tableau comparatif.

Le train émet près de 65 fois moins de CO₂ que l’avion, et c’est presque le même prix !
37 fois moins de CO₂ que la voiture et il reste bien moins cher sauf si l’on veut passer 35 heures sur la route !

Pas de bouchon, pas de stress, un moment convivial. Et tout ça pour pas cher.

Toujours plus de train avec Kasia Salos-Skibinska, cette fois pour la Pologne !

Crédit Mollow

« Voyage en famille (avec mon conjoint et nos deux enfants de 6 et 8 ans) pour aller voir ma famille en Pologne – un trajet qu’on faisait auparavant chaque été en avion.

Nous avons pris un pass Interrail, de Toulouse à Gdańsk, avec environ 60 heures passées dans les trains. (6 trains à l’aller et 4 au retour).

Ce fut une aventure passionnante : visite de plusieurs villes européennes (Heidelberg, Prague, Berlin), confort (dont un train de nuit), plaisir de voyager autrement. Les enfants ont adoré observer les trains, compter les wagons et se réveiller dans une nouvelle ville.

Nous avons fait ce choix par conviction écologique et par goût de vivre des moments d’aventure inimaginable en avion.
Nous avions envie de donner du sens à notre trajet, de montrer à nos enfants qu’il existe d’autres façons de voyager loin et de leur faire découvrir d’autres pays en chemin. Ce n’était pas neutre avec un prix plus élevé qu’un vol et des retards parfois fatigants avec les enfants.

Mais nous recommandons vivement ce type de voyage qui transforme le trajet en une vraie aventure et laisse des souvenirs inoubliables en famille. »

Erwan Caro a lui aussi fait le choix du train mais en y ajoutant une dose de vélo pour faire
un petit tour de la Toscane !

« Les vélos dans le train de Paris à Arezzo. Et puis vélo… Le tracé est proposé par l’office du tourisme de la Toscane (avec fichier GPS).

Nous avons adoré la grande liberté de mouvement offerte par le vélo. La beauté de la région, mazette. Et ce qu’on mange bien quand même ! Nous avons aussi apprécié la grande décontraction italienne et plein de gens sympas. Le plaisir du premier repas tard le soir en arrivant. Et le vin. Et les glaces. Bref. Et la satisfaction d’avoir une empreinte très faible par rapport à la voiture ou l’avion !

Points d’attention : le stress pour embarquer la randonneuse dans le TGV (avec les dimensions qui dépassent un poil ce qui est autorisé donc ne rentre pas bien dans le rack). La sous estimation du dénivelé toscan (ma faute), un peu problématique sous la canicule… Et aussi, ce fut compliqué de trouver un itinéraire correct en train (les vélos ne sont pas acceptés dans les TGV italiens ou nous n’avons pas trouvé comment réserver une place vélo sur leur site internet). Attention aussi à quelques passages compliqués par des routes bien passantes.

Testez la Toscane à vélo, c’est très très agréable ! Prévoyez des étapes pas trop longues car ce n’est pas plat du tout du tout du tout. Ou un vélo électrique ? « 

Nous terminons notre beau voyage avec Isabelle Chayé-Mauvarin qui elle aussi a fait le choix du vélo,
la boucle est bouclée !

Isabelle et sa moitié ont pris le train depuis Paris jusqu’à Hambourg, en 5 trains, 4 correspondances, avec la partie aventure d’être aux mains de la Deutsche Bahn pour arriver ! Le reste du voyage était en vélo musculaire avec les sacoches.

« Nous aimons depuis des années la liberté offerte par les voyages en vélo. Ils permettent de profiter des paysages, des villes et villages, des personnes rencontrées. Il y a une part d’inconnu et d’aventure renouvelée chaque jour, avec beaucoup de joies et d’émerveillements. Hambourg et Lübeck sont des villes où nous sommes restés 2 jours. Tellement de choses à voir !

Ensuite, l’Allemagne regorge de petites villes qui ont souffert certes des destructions de la 2eme guerre mondiale, mais qui ont malgré tout réussi à conserver un patrimoine fort intéressant à visiter. Nous avons longé plusieurs fois l’ex frontière entre « les deux Allemagne », le passé a laissé des traces. Les grands paysages changent moins vite en Allemagne (du Nord) qu’en France, mais c’est intéressant de le constater à la vitesse du vélo.

Convertis aux vacances à vélo depuis 20 ans (par le passé avec nos deux garçons et maintenant sans eux ), ce n’est plus un « choix » c’est une conviction ! Les meilleurs souvenirs de vacances sont quasiment tous liés à ces grandes randonnées à pédales ( ordre de grandeur 1000 km/été) .

Il y a toujours des petites contraintes comme les correspondances, les retards de trains, le poids à porter dans certains escaliers … Mais la découverte d’une région ou d’un pays à vélo , c’est la certitude de le « vivre » par l’immersion complète dans ses paysages, ses reliefs, sa nature, ses villes, son histoire, les rencontres avec ses habitants, avec ses animaux sauvages.

C’est aussi sportif et tonifiant, l’occasion de bien manger et de bien dormir. Le vélo donne la possibilité de s’arrêter quand on veut, où l’on veut. L’Allemagne est un pays où les infrastructures cyclables sont bien plus développées qu’en France. »