La Fresque de la Mobilité à l’école.

La Fresque de la Mobilité à l’école.

Que ce soit avec la Fresque Kids, adaptée au jeune public (dès le CM1) ou avec la Fresque Grand Public, la Fresque de la Mobilité est de plus en plus présente sur les bancs de l’école. Valéry Pernot nous présente quelques évènements récents ainsi que 5 nouveaux personas Kids.

Mega Fresque Kids dans un collège : 133 élèves de 4ème !

Trois supers animateurs de la Fresque de la Mobilité Kids ont pu fresquer 5 classes de 4ème le mois dernier dans le collège de Sablé sur Sartre en Pays de Loire ! Ces fresques s’inscrivaient dans un projet pédagogique au niveau de l’établissement.

Claire de Saumur, Emilie Reboul et Yohann Desalle ont pris beaucoup de plaisir à animer dans ce contexte et ont hâte de recommencer !
Les messages de la fresque sont bien passés et ont soulevé de nombreuses questions, quelques exemples ci-dessous :
– Le pétrole est à remplacer par l’électricité moins carbonée.
– Mieux vaut marcher ou faire du vélo sur les courtes distances.
– L’avion fait toujours rêver mais le train c’est quand même plus agréable.
– Combien de personnes prennent l’avion en France et dans le monde ?

Forcément, sur un dispositif de cette taille, nous avons noté des pistes de réflexion ou d’amélioration:
– Les stickers et les ordres de grandeurs sont top !
– Certaines cartes à revoir ou à tester dans un autre ordre.

Plusieurs ateliers à l’école d’ingénieur CentraleSupélec.

Sollicitée par CentraleSupélec, la Fresque de la Mobilité a contribué à une séquence d’un projet en informatique dont l’objectif était de modéliser les déplacements sur le plateau de Saclay.
Une trentaine d’étudiants et plusieurs professeurs ont participé à notre atelier qui a pu être une source d’inspiration pour leurs études. Comme toujours, la qualité des données et le fun des profils ont été plébiscités.

Fête des Lycées Éco-Responsables franciliens

Le 3 mai 2024 se déroulera la Fête des Lycées Éco-Responsables au siège de la Région Île-de-France, à Saint-Ouen. Plus de 200 lycéens, des enseignants, des agents et des personnels des lycées se réuniront pour célébrer le dispositif régional dédié à la transition écologique dans les lycées publics franciliens. La Fresque de la Mobilité présentera la version Quizz pour la deuxième année consécutive.

Formation d’enseignants des collèges du Val d’Oise.

Cette année encore, une douzaine d’enseignants des collèges du Val d’Oise ont été formés à la Fresque Kids pour organiser des ateliers avec leurs classes.

Des Fresques Kids dans les écoles primaires.

Crédit Photo : Emilie DESCATOIRE – www.coopop.fr

Depuis le mois de septembre 2023, plusieurs ateliers enfants se sont déroulés dans les écoles, avec des retours des enseignants et des enfants très positifs.

Lors des Fresques Kids, nous pouvons prévoir une phase de créativité. Ci-dessus, une fresque de la rue « idéale » lors d’un atelier à Lille.

Le dessin est en effet un excellent moyen pour travailler sur les émotions et réfléchir. Il est même possible d’imaginer d’autres cartes leviers que les enfants peuvent dessiner, l’ambition et la créativité n’ont pas de limite !!!

De nouveaux profils sont disponibles pour la Fresque Kids

Plusieurs nouveaux profils, situés en Île-de-France, ont rejoint Félix, Mina, Lola et Robin dans les personas de jeunes à coacher.

Rayan – 0.7 tonne de CO2 pour sa mobilité.
Va au collège et aux entraînements de foot en vélo. Très sportif, se déplace le reste du temps à pied, à skate ou en vélo.

Mina – 1.1 tonne de CO2 pour sa mobilité.
Mina est en troisième. Elle se déplace à pied et en métro à Saint-Denis et Paris.
Elle est impatiente de son voyage scolaire à Naples et de ses vacances au
Portugal

Pierre – 4.7 tonnes de CO2 pour sa mobilité.
Va au lycée de Brie-Comte-Robert en voiture, déposé par son papa.
Fan de musique et de jeux vidéos, Pierre rejoint ses amis en transports en
commun ou en voiture.

Lyna – 1.9 tonnes pour sa mobilité.
Lyna, va au Lycée en BTS à Cergy et à son stage avec la voiture de ses parents.
Elle retrouve aussi régulièrement son copain à Orléans.

Lola, Mina et Robin ont déménagé à Paris – 2.3 tonnes de CO2 pour leur mobilité.
Lola, Mina et Robin, 17 ans, sont trois supers copains inséparables.
Ils sont lycéens en terminale à Paris dans le 17e arrondissement

Revue de Presse de la Mobilité

Par Célia Corneil, experte en mobilités durables.

Pass Rail, ça s’en va et ça revient…

On vous en parlait dans une newsletter précédente, le gourvernement a annoncé en septembre dernier la mise en place d’un dispositif similaire à celui du pass unique à 49 euros/mois déployé en Allemagne : un billet de train servant à voyager sans limite sur le réseau ferré Intercités et TER, quel que soit son âge.  Le ministre des Transports avait précisé que ce pass pourrait aussi fonctionner sur les réseaux de transports e commun des grandes villes françaises.

Finalement…

Le pass rail pour tous devient un pass rail estival réservé aux jeunes, annonce le Ministère des Transports. Un dispositif qui existait en 2020 et 2021, avait trouvé son public, mais avait été abandonné à la suite d’une concertation avec les Régions. Pour une analyse de ce dispositif, nous vous conseillons l’article de J. Codelfy Pourquoi le Pass rail en France est une mauvaise réponse à une bonne question

Une analyse qui pointe : 

👉🏻 l’enjeu de la capacité du réseau ferroviaire français : aujourd’hui déjà saturé au niveau des nœuds dans les agglomérations. L’infrastructure nécessite de gros travaux de régénération qui demande du temps et des investissements financiers. Le Pass Rail mettra plus de monde dans les trains, sans résoudre cet enjeu et en proposant des qualités de service à bord forcément médiocre, du fait de la saturation des lignes. 

👉🏻 Un dispositif coûteux qui ne répondrait pas aux besoins de déplacements du quotidien. Un titre unique avantagerait les long commuters, une minorité de personnes réalisant régulièrement des trajets de plus de 100 kms. 

👉🏻 Une mesure qui ne répond pas aux souhaits des Français, qui positionne comme enjeu n°1 la qualité et la fréquence de l’offre en TC, avant la question tarifaire.

Les solutions proposées par l’auteur

💡 Optimiser les recettes afin de créer un choc de l’offre de transports en commun, en particulier sur le périurbain et les villes moyennes. 

💡 La tarification à l’usage et au quotient familial pour favoriser le report modal face au constat que “Les calculs de coût global montrent que le voyageur non abonné des transports en commun est toujours perdant face à la voiture que ce soit pour les transports urbains ou les TER. Cela signifie que pour ceux ne se déplaçant pas tous les jours – les temps partiels, les télétravailleurs, les multi-employeurs, … – les tarifs abonnés ne sont pas intéressants et les tarifs au ticket trop coûteux. Ceci incite les revenus faibles non éligibles aux tarifs sociaux à utiliser la voiture… ou à frauder les transports publics.”

Sur la question du report modal de la voiture vers le vélo et les transports en commun, nous vous conseillons le webinaire très intéressant de l’Union routière de France : Replay du webinaire du 10 novembre « Le report modal de la voiture vers le vélo et les transports en commun : mythes et réalités » – Union Routière de France (unionroutiere.fr)

Découvrir que : 

  • le phénomène de substitution des modes entre eux n’est pas au RDV mais que les offres modales s’additionnent, en complémentarité, ce qui ne provoquent pas re report modal
  • Si les réseaux de transports en commun ont été nettement améliorés dans les centres, les périphéries des villes en sont les grandes oubliées. L’enjeu des dix prochaines années va se porter sur la capacité à offrir un nouveau partage de la voirie dans ces franges : vélo, TC, covoiturage.


SERM, du rail à l’offre multimodale

Alors déjà qu’est ce que c’est ? le SERM, “Service Express Régionaux Métropolitains” a été annoncé fin 2022 par le gouvernement comme l’idée de développer un réseau de RER métropolitains. Plusieurs grandes villes sont pressenties : Lille, Lyon, Grenoble, Marseille, Rennes, Rouen ou encore Strasbourg et Bordeaux. 

Fin décembre 2023, la loi relative aux services express régionaux métropolitains (SERM) est promulguée. 

Que contient-elle désormais ? 

👉🏻 de l’offre ferroviaire à l’offre multimodale de services de transports : la mobilisation des acteurs de la mobilité (vélo, covoiturage…) a payé, un SERM comprendra obligatoirement : 

  • Une offre ferroviaire renforcée;
  • Une offre de cars express à haut niveau de service;
  • Des réseaux cyclables;
  • Pourra aussi inclure : des services de transport fluvial, de covoiturage, d’autopartage.

Les premières labellisations de SERM auront lieu début 2024 et une conférence sur leur financement est attendue pour mi 2024. A suivre… 

Pour plus d’infos : Le Livre Blanc des SERM, publié par la Direction Générale des infrastructures, des transports et des mobilités, la Société des grands projets et SCNF Réseau.

Des ZFE de moins en moins nombreuses, bonne ou mauvaise nouvelle ? 

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE), mise en place dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM) en 2019, visait à mettre en place des périmètres interdisant la circulation en ville de certains véhicules motorisés, autour de 11 agglomérations. En juillet 2023, le Comité ministériel sur la qualité de l’air avait réduit ce nombre à 5 agglomérations : Aix-Marseille, Lyon, Paris et la métropole du Grand Paris, Rouen et Strasbourg. Elles ne sont désormais plus que 2 concernées : Paris et Lyon. 

Pourquoi ? 

La mise en place d’une ZFE sur un territoire s’appuie sur l’analyse de la qualité de l’air : taux dioxyde d’azote (NO2), le taux de particules fines PM10 et PM2,5. Les valeurs sont en progression dans l’ensemble des territoires à l’exception de Paris et Lyon où elles continuent à dépasser les seuils règlementaires fixés par les normes européennes. Mais voilà : les normes européennes sont plus tolérantes que celles fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Il semble donc qu’il faille se réjouir d’une qualité de l’air en constante amélioration. Cependant, ce rétropédalage sur les ZFE marque surtout la difficulté de mise en œuvre des ZFE et la difficile acceptabilité des mesures.  Ce sont donc des mesures d’accompagnement au report modal de la voiture autosoliste vers d’autres solutions qui sont donc nécessaires, et ce, pour toutes les classes sociales en particulier les plus précaires. A ce sujet, aucune annonce à ce jour… 

Une image contenant carte, capture d’écran, texte, diagramme

Description générée automatiquement
Déploiement des zones à faibles émissions (ZFE) (Mars 2024)
Sources : Métropoles concernées, Ministère de la Transition écologique

Transition juste des mobilités

Transition juste des mobilités

Aurélien Bigo a abordé cette semaine la mobilité durable sous l’angle des inégalités et de la justice sociale. Analyse de Valéry Pernot.

13,3 millions de citoyens français se trouvent dans une situation de précarité liée à la mobilité. Des solutions existent ou pourraient être tentées : gratuité des transports, tarification différenciée, covoiturage, services express régionaux métropolitains, mais aussi écoconduite, vélo …

Les inégalités dans l’accès à la mobilité

Les inégalités dans l’accès à la mobilité sont peuvent avoir de multiples facettes : revenus, équipements des territoires, genre, âge, santé et capacités physiques…

Dès que l’on s’éloigne du cœur des villes et des transports en commun, le dénominateur commun de ces inégalités est la voiture avec les dépenses contraintes qui lui sont liées : carburant, entretien, assurance, remplacement du véhicule …

Source : Freepik

Rappelons que la voiture consomme beaucoup de ressources et représente 17% des émissions de GES en France.

La prédominance de la voiture apparaît ainsi comme un facteur commun aux enjeux sociaux et environnementaux des mobilités.

Les inégalités dans l’exposition aux impacts environnementaux, sociaux ou sanitaires des mobilités

Les populations précaires qui vivent au bord d’un périphérique ou d’une autoroute seront plus exposées aux pollutions sonores et de l’air (particules fines).

Source Freepik
Air pollution poster with different molecules illustration

Les personnes à mobilité réduite ou très âgées seront plus vulnérables aux accidents.

Les conséquences du changement climatique touchent davantage les populations défavorisées, alors qu’elles y contribuent moins.

Les inégalités dans les émissions des transports

Alors qu’en France, l’empreinte transport moyenne est de 2 tCO2e par personne, la médiane est à 1,4 tonne, ce qui correspond aussi à peu près à l’objectif fixé pour 2030 (-30 % sur la mobilité). Donc environ la moitié de la population est déjà sous l’objectif cible de 2030, notamment parmi les moins aisés.

Pour que la transition écologique soit acceptée largement, les efforts devront être plus justement partagés.

Source : Freepik
Les inégalités dans les capacités d’adaptation aux politiques de transition

Les nouvelles réglementations (ZFE, limitation des parkings en ville, taxe carbone…) peuvent accentuer notamment les inégalités liées à la voiture. Accompagner les plus précaires dans ce contexte est encore plus nécessaire.

https://www.ecologie.gouv.fr/
Des leviers d’actions pour décarboner cohérents avec la justice sociale.
Equation de Kaya adaptée à la mobilité par Aurélien Bigo.

Vous pouvez consulter le post linkedin d’Aurélien Bigo et le colloque en vidéo (20 min de vidéo à 1h28).

Les bons conseils de nos animateurs # 5 !

Les bons conseils de nos animateurs # 5 !

Planifier, communiquer, anticiper

Vous avez identifié un chouette lieu pour une fresque puis vous avez proposé une session via la billetterie ou vous avez identifié seul(e) les participants.
Vous êtes au taquet : cartes & plateau de jeu impeccables, chiffres clés et cartes révisés ! Vous êtes impatient(e) d’animer une Fresque de la Mobilité !

Voici le jour J, et paf : il manque la moitié des participants ou une partie d’entre eux a annulé au dernier moment ou pire, votre session n’a pas fait le plein et vous devez annuler… Déception, tristesse, rage et doute vous envahissent : « Damned, mais pourquoi, y’a personne !? »

C’est vrai qu’entre la planification de l’événement et la date, de longues semaines se sont écoulées, des participants ont vu leur planning évoluer et n’ont pas pensé à vous prévenir pour se faire remplacer ou tout simplement ils ont oublié.

Vous avez le même risque pour vos fresques en distanciel sur Mural. Voici quelques conseils pour limiter le nombre de « no show ».

1 – Communiquer en amont et régulièrement avec vos participants

Informez au plus tôt les participants de leur réservation, reprécisez
la date,
l’horaire d’accueil et de démarrage de l’atelier,
le lieu, et si possible le moyen le plus pratique pour s’y rendre.

Si le délai entre votre annonce et le jour J est important (+ 1 mois), envoyez un email la semaine précédant l’événement.

Envoyez systématiquement un email 2 à 3 jours avant et un autre email la veille ou le matin de votre fresque. Ces communications vous prendront quelques minutes, mais vous pourrez vous retourner pour trouver de nouveaux participants en cas d’annulation et limiter le risque d’oubli.

Crédit image : Freepik
2 – Communiquer sur différents canaux

N’hésitez pas à publier votre offre d’atelier sur la billetterie, sur les réseaux sociaux ou sur Slack, parlez-en autour de vous !
L’équipe de la billetterie est super efficace et vous aidera à maximiser vos chances de faire le plein.

3 – Soyez précis et concis dans votre communication

Utilisez les émoticônes, les pictogrammes, limitez le nombre de mots, faites des phrases courtes. Attention à bien mettre à jour le titre de votre email, d’attacher la pièce jointe… Rien de bien sorcier, mais toute communication hasardeuse pourra créer une confusion et vous risquez de perdre du monde.

Bonnes fresques !

Portrait d’Heather Noreen

Photo Mary-Lou Mauricio « Born in ppm – Heather Noreen

Portrait d’Heather Noreen

“Créer des étincelles et donner une image joyeuse de la transition” : le mantra d’Heather Noreen, une “multifresqueuse” étonnante d’énergie positive, qui nous invite à un Climate Tour de 5353 km à vélo de Miami à Montreal… Mais à quoi carbure Heather ? Interview et portrait réalisé par Delphine Weiskopf.

Heather s’est lancée dans ce projet un peu fou d’aller à la rencontre du public dans les “zones blanches”, les zones où il y a peu d’ateliers de sensibilisation, peu de fresqueurs. N’ayant pas peur des défis, l’Américaine a choisi son pays natal, celui de la voiture et de l’avion, pour premier itinéraire, pour un périple en 22 étapes sur 3 mois, à vélo !

Serial fresqueuse (Fresque du Climat,Fresque de la Mobilité, atelier 2 Tonnes, Fresque de la Biodiversité, Fresque des Limites Planétaire, Fresque du Numérique, Fresque de l’Alimentation…), Heather est une entrepreneuse touche à tout avec un parcours international : jeune américaine, elle débarque dans le Nord de la France à 17 ans, passe quelques année en Belgique, aux US, et 15 ans en Espagne. Professionnelle du monde de l’enseignement et de la pédagogie, elle vit aujourd’hui à Lille et se spécialise dans la sensibilisation aux enjeux écologiques, activité qui lui permet de véhiculer les émotions de joie et de créativité à ses publics.

Préparant méthodiquement son aventure, accompagnée de son fils photographe de 24 ans, Heather découvre quelques fun facts sur l’itinérance bas carbone aux US : les VAE peuvent embarquer dans les trains depuis …le 1er janvier de cette année ! Ouf…parce que le 100% vélo, même électrique, n’était pas praticable en toute sécurité, et pas assez rapide pour engouffrer ces plus de 5000 km !

Les principes du Climate Tour

1/voyager bas carbone une fois sur place, histoire d’inspirer par son propre parcours

2/dormir chez l’habitant, pour aller à leur rencontre

3/ animer des ateliers de sensibilisation en route, voire former des animateurs

Lors de ce tour nord-américain, elle animera la toute nouvelle version internationale de la Fresque de la Mobilité (bientôt disponible).

Les aventures commencent le 1er mars, à suivre sur les comptes réseaux sociaux du Climate Tour : Linkedin, Instagram, Facebook.

Pour en savoir encore plus sur Heather et son projet, vous pouvez aussi écouter le podcast de Christophe Meunier-Jacob.

Transdev, 1ère grande entreprise à adopter massivement la Fresque de la Mobilité !

Transdev, 1ère grande entreprise à adopter massivement la Fresque de la Mobilité ! 

Transdev, est opérateur de transports collectifs en France et dans 19 pays. En 2023, l’entreprise a adopté la Fresque de la Mobilité comme outil de sensibilisation à la mobilité durable dans le cadre de sa politique RSE.
Delphine Weiskopf, en charge du projet pour la Fresque de ma mobilité, nous raconte le projet.

Le déploiement par des animatrices et animateurs internes s’est imposé comme une évidence, à la fois :

  • pour toucher rapidement un maximum de collaborateurs dans toutes les filiales nationales,
  • pour “fresquer” d’autres parties prenantes des territoires où Transdev opère : élus et agents des collectivités, entreprises, habitants, publics scolaires.
Avec 38 animatrices et animateurs formés, Transdev est aujourd’hui la première entreprise à se lancer dans un déploiement massif de votre atelier préféré !
Un atelier de la Fresque de la Mobilité Internationale avec les équipes Transdev
Un atelier de la Fresque de la Mobilité Internationale avec les équipes Transdev

Une communauté diverse (chefs de projet, RH, business, responsables d’exploitation, assistance à maîtrise d’ouvrage, RSE, marketing…) et enthousiaste s’est constituée, organisant des ateliers, principalement pour les collègues pour le moment.

L’histoire de s’arrête pas là : convaincue par la pertinence de l’outil “Fresque”, la direction du groupe travaille avec The Shifters pour élaborer une version de l’atelier à déployer dans les 19 pays où opère Transdev.

Nous avons ainsi conçu un nouvel atelier qui s’affranchit des données nationales et qui devient universel.

Nous vous en parlerons dans un prochain numéro !

A suivre…

Leasing électrique : réconcilier les problèmes de fin du mois et fin du monde ?

Leasing électrique : réconcilier les problèmes de fin du mois et fin du monde ?

Promis par Emmanuel Macron en 2022, le dispositif de location longue durée de voitures électriques à 100 € par mois est enfin lancé. L’objectif : faciliter l’accès à ces véhicules dont le coût est prohibitif pour de nombreux Français (l’offre est limitée aux foyers les plus modestes) et ainsi contribuer à la décarbonation des transports qui peine à démarrer. Guillaume Bresson nous livre son analyse sur ce sujet sensible, sur le plan social, industriel et écologique.

Faciliter l’accès à ces véhicules dont le coût est prohibitif pour de nombreux Français

Une plate-forme, Mon leasing électrique, a été inaugurée à la mi-décembre par le gouvernement pour recueillir les demandes. Les clefs du premier véhicule issu de cette initiative, souvent aussi appelée « leasing social », ont été remises le vendredi 19 janvier par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Si l’on peut se féliciter de toute démarche visant à conjuguer réduction des inégalités et enjeux climatiques, il convient de regarder plus précisément les conditions d’accès et les effets attendus pour juger de son efficacité.


Tout d’abord, un petit rappel sur ce que contiennent ces contrats de location, subventionnés par l’État à hauteur de 13 000 € par véhicule. Il s’agit d’un engagement renouvelable pour une durée d’au moins 3 ans, incluant ou non une option d’achat à l’issue du contrat. Ce dernier doit, à minima, inclure 12 000 km par an sans frais supplémentaires. Enfin, le coût des loyers est d’environ 100 € par mois pour les petits modèles, voire moins pour les mini-citadines, et monte jusqu’à 150 € pour les plus grosses voitures. Par ailleurs, ces tarifs de base n’intègrent aucune des options que l’on retrouve classiquement dans des locations longue durée (entretien, assurance, etc.), qui viendront donc en sus du loyer de base. Le dispositif prévoit la validation de 25 000 dossiers cette année et pourrait être revu à la hausse au vu de la demande.

(Mise à jour de la rédaction : Le dispositif a été victime de son succès puisque tous les dossiers ont été validés en moins d’un mois.)


Ces offres sont conditionnées par un revenu fiscal de référence par part qui doit être sous la barre des 15 400 €. Les personnes demandeuses de la subvention doivent aussi pouvoir justifier d’une utilisation importante de la voiture dans le cadre de leur travail (résidence à plus de 15 km du lieu de travail, plus de 8 000 km par an en lien avec son activité professionnelle), ce qui exclut, dans un premier temps, les personnes sans emploi, les étudiants ainsi que les retraités. Le gouvernement cherche ainsi à maximiser l’impact écologique en visant les plus gros rouleurs à faible revenu, qui sont davantage équipés de motorisations vieillissantes globalement plus émettrices de gaz à effet de serre (GES).

En 2019, 38 % des ménages les plus pauvres avaient un véhicule classé Crit’Air 4 ou plus, contre seulement 10 % pour les ménages les plus aisés.

Pour comprendre cette volonté d’électrification du parc automobile, rappelons que la voiture représentait, à elle seule, presque 16 % de l’ensemble de nos émissions de GES territoriales en 2021.

Le remplacement de l’ensemble des voitures thermiques par des électriques n’est ni possible ni souhaitable

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Leasing Electrique – le dossier par « La Fresque de la Mobilité »


Alors doit-on s’attendre à voir les émissions de GES des transports enfin chuter en 2024 ? Avec 25 000 nouveaux véhicules électriques sur plus de 35 millions de thermiques (hors professionnels) en France, l’effet risque d’être dérisoire. Si l’on se concentre sur les 20 % de Français les plus modestes, principaux concernés par ces mesures, ils totalisaient environ 4,5 millions de voitures thermiques en 2019 (presque 2 fois moins que pour les 20 % les plus riches). Ainsi, la subvention de l’État cette année peut aider à renouveler un peu moins de 0,6 % de ce parc dans le cas d’une substitution stricte contre une essence ou un diesel. Ce critère n’est d’ailleurs pas exigé pour profiter de l’aide à la location : le foyer peut ne pas être motorisé au préalable ou conserver son ancien modèle.

Dans tous les cas, le remplacement de l’ensemble des voitures thermiques par des électriques n’est pas souhaitable. La production de ces dernières nécessite d’importantes quantités de minerais, dont l’extraction et l’affinage sont particulièrement polluants et nocifs pour les écosystèmes concernés. De plus, une forte pression s’exerce au niveau international sur la disponibilité de ces minerais dans le cadre de la transition énergétique.

Afin de limiter ces effets indésirables, la meilleure solution reste de favoriser les transports collectifs et les modes actifs (marche, vélo) et, lorsque cela n’est pas possible, de viser des véhicules électriques les plus légers possibles (et donc moins demandeurs en minerais). À cet égard, le dispositif de location longue durée ne procède à aucune vérification sur la disponibilité d’alternatives à la voiture sur les trajets professionnels utilisés pourtant comme critère d’éligibilité.

« la mise en place concomitante de ce « leasing social » avec l’augmentation de presque 10 % de la facture d’électricité décidée par le gouvernement risque de peiner à convaincre les plus réfractaires de passer à l’électrique »

De nombreux modèles sont proposés à la location par le dispositif Mon leasing électrique, malgré quelques restrictions sur le poids des voitures autorisées (qui doit être inférieur à 2,4 t) et sur leur score environnemental, score qui, rappelons-le, avantage les autos produites dans l’Union européenne. L’offre va donc de la mini-citadine (Renault Twingo E-Tech, Fiat 500e, etc.) au SUV (Peugeot e-2008, Jeep Avenger, etc.), là où il aurait été possible de limiter le choix à de très petits gabarits. Enfin, l’initiative n’est pas restreinte qu’à du neuf, mais seuls les véhicules d’occasion de moins de 3 ans et demi sont éligibles à une aide de l’État. En pratique, la communication s’est essentiellement axée autour des propositions faites par les constructeurs sur le neuf, qui ont ainsi bénéficié d’un joli coup de pub à moindres frais. Une logique qui favorise de fait la production de nouveaux véhicules plutôt que la réutilisation.


À défaut d’avoir un impact significatif sur les émissions de GES, l’initiative apporte une réponse partielle à l’exclusion des ménages les plus modestes des ZFE (Zones à faibles émissions) déployées, ou en cours de déploiement, un peu partout dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants et qui interdisent progressivement les voitures les plus anciennes. Pour autant, la mise en place concomitante de ce « leasing social » avec l’augmentation de presque 10 % de la facture d’électricité décidée par le gouvernement risque de peiner à convaincre les plus réfractaires de passer à l’électrique.

Les bons conseils de nos animateurs # 4 !

Qui dit Fresque de la Mobilité, dit cartes et … plateau de jeu !

Vous avez réussi un super Ice Breaker et vos participants ont la banane, le regard curieux et l’envie d’apprendre !

D’un seul coup, vous les sentez un peu dans la confusion, les réponses sont hésitantes, ils hésitent où placer les cartes. Au lieu de s’intéresser au message de la carte et d’en débattre, ils se focalisent sur le placement de la carte qui ne leur semble pas logique …

Argh !!! La boulette ! Vous êtes parti un peu vite !

1 – N’oubliez pas de bien présenter le plateau de jeu !

Une astuce qu’ont les profs et les consultants : posez des questions !

– « Qui peut me décrire le plateau de jeu ? »
– « Combien y-a t’il de parties ? »
– « Qu’est-ce que cela veut dire : part modale ? »
– « Que représentent ces rectangles de couleur ? »
– « Pourquoi y-a t’il deux frises pour les parts modales ? »
– « Qu’est-ce qu’un impact écologique ? »

Une fois que les participants ont bien compris l’organisation du plateau de jeu, ils sont beaucoup plus rassurés et s’investissent dans le contenu des cartes !

Crédit image : Freepik
2 – Deuxième astuce pour éviter que vos participants ne perdent un temps inutile à leur réflexion : précisez que c’est le titre de la carte qui va déterminer le placement !

Quand les participants lisent le verso de la carte, ils discutent et débattent c’est super ! Mais quand vient le moment de la placer, ils investissent une énergie peu utile.
Une fois qu’ils ont compris que c’est le thème (le titre) de la carte qui permet de la placer, ils décident plus facilement entre part modale et impact.

Bonnes fresques !

Les bons conseils de nos animateurs # 3 !

3 Ice Breakers qui marchent !

Le succès d’une fresque réside dans les détails.
Un Ice Breaker proposé aux participants peut faire toute la différence entre un super atelier intéressant sur la mobilité des français et un atelier canon où les débats et les échanges sont riches et constructifs, avec des tonnes de connaissances partagées !!!

Voici 4 bonnes raisons de faire un Ice Breaker (et pas seulement un tour de table : nom, prénom, métier) :

1- Un Ice Breaker brise la glace …

Il permet de faire tomber les barrières entre les participants, génère de l’émotion, de la confiance, l’envie de partager. Un sourire, c’est quand même un peu magique !

2- Un Ice Breaker ouvre la boîte à créativité.

La baisse du stress, la complicité, l’empathie et la bienveillance sont les conditions nécessaires à la créativité, et il en faut pour changer notre mobilité et ses impacts.

3- Un Ice Breaker crée l’engagement.

Si l’introduction est réussie, les participants trouve un supplément de motivation et d’intérêt pour se lancer dans l’atelier. Vos participants sont plus concentrés et plus ouverts.

4- Un Ice Breaker vous fait gagner du temps.

Comme vous êtes au clair sur votre groupe, vous pouvez vous appuyer sur certaines expertises, répondre aux attentes, anticiper les objections et vous adapter au contexte professionnel le cas échéant …

Crédit : George Chambers – Pexels

Voici 3 Ice Breakers qui marchent !

Partager un secret !
« Dites nous une chose que personne ici ne connait, sur vous et votre mobilité ! »

Selon les participants, vous pouvez assister à des témoignages très touchants ou très drôles sur des anecdotes personnelles. Comme c’est un secret tout en étant spécifique au thème de l’atelier, les participants se lâchent un peu : « j’ai pris l’avion pendant 40 ans comme un malade mais … – avec mon mari on se déplace tout le temps en vélo, il nous est arrivé un truc de malade … – l’autre fois sur l’autoroute, j’ai dû … – pas très drôle mais pour moi, faut que ça change parce que … – j’ai 15 voitures dans mon garages, mais … »

Comment ça va ?
« Comment va votre mobilité ? »

On attaque sur les émotions avec le « – Comment ça va ? ».
On prend ici le pouls du groupe, la mobilité est-ce :
une source d’angoisse : un enjeu environnemental, un coût exorbitant, une perte de temps, une injustice, un changement ineluctable et incompréhensible…;
une curiosité : les ordres de grandeurs, les innovations; la réglementation;
une envie : de comprendre, d’apprendre, de partager, de se mobiliser…;
une contrainte : bouchons, coût, complexité…;
C’est souvent tout à la fois, idéal pour se reconnaître et pour mettre des mots sur ses maux.

Combien ?
« Combien les français parcourent-ils de kilomètres chaque année ? »

Choisir un chiffre clé, un ordre de grandeur, une anecdote qui vous a vous particulièrement marqué(e) est idéal pour susciter l’envie d’en savoir plus.

La réponse à la question « Combien les français parcourent-ils de kilomètres chaque année ? » est : 1 000 milliards de kilomètres.

Cherchez la stats qui vous amuse et partagez la !


Emissions de gaz à effet de serre & impact climatique de la mobilité des français : Mise à jour de l’enquête de la SDES

Le service données et études statistiques (SDES) du Ministère de l’environnement a récemment mis à jour l’enquête mobilité des personnes de 2019. Cette enquête est une photographie de la mobilité des français juste avant la pandémie de Covid.
Analyse d’Erwan Caro.

Emissions de gaz à effet de serre & impact climatique de la mobilité des français : Mise à jour de l’enquête de la SDES 

Le SDES a enrichi son étude par une évaluation des émissions de gaz à effets de serre de la mobilité (en fait le forçage radiatif), en prenant en compte les effets hors CO2 des avions (trainées de condensation notamment) ainsi que la production d’énergie en amont (raffinage, production d’électricité).
Ces évaluations ne prennent pas en compte la construction des véhicules et des infrastructures. Les hypothèses sont détaillées dans cette note méthodologique.

Le SDES a affiné son évaluation en tenant compte du taux d’occupation des véhicules et des surémissions à froid.

L’impact des émissions hors CO2 des avions est considéré. Il s’agit de phénomènes physico-chimiques qui ont un impact sur le climat mais qui ne sont pas liés à la combustion du carburant. Les trainées de condensation sont le plus connu d’entre eux. Il s’agit encore d’un sujet de recherche et la valeur est également dépendante de la métrique retenue (pouvoir de réchauffement global, pouvoir de changement de température ou indice de forçage radiatif). Ce qui est certain, c’est qu’il est impossible de ne pas prendre en compte ces effets. Le SDES retient l’hypothèse de l’ADEME (pouvoir de réchauffement global et facteur multiplicatif de 2) en ajoutant la production et le transport de carburant et en distinguant les vols court, moyen et long courrier.

Ces calculs permettent d’évaluer l’impact climatique total de notre mobilité de manière plus fine, et on trouve des résultats intéressants.

On peut par exemple comparer l’impact sur une année de la mobilité locale des français, et notre mobilité longue distance (à plus de 80 km à vol d’oiseau du domicile). Et l’on voit que l’impact climatique n’est pas très loin de la moitié, pour un nombre très faible de déplacements (moins de 1% du total).

Impact climatique de la mobilité des français

On peut ensuite décomposer cette mobilité entre modes de transport, et l’on voit bien sûr que la voiture est présente à la fois en mobilité locale et en longue distance. 

Si on regarde la mobilité locale, la voiture est archi-dominante : 95% de l’impact climatique.

C’est assez normal, les autres modes (le train, le métro, le tramway) sont très peu émissifs, peu populaires ou ne permettent de parcourir dans la population qu’un faible nombre de kilomètres.

Si l’on s’intéresse maintenant à la mobilité longue distance, on observe que le forçage radiatif vient au deux-tiers de l’avion, et un tiers de la voiture. Les autres modes de déplacements ont un impact climatique négligeable même s’ils réalisent une fraction significative des kilomètres parcourus.

Au total, en combinant la mobilité locale et la mobilité longue distance, la voiture est le premier contributeur en termes d’impact climatique, pour un peu plus des 2/3 :
Le deuxième contributeur est l’avion, pour un petit peu plus du quart du forçage radiatif.

Les autres modes de transport (moto, scooter, bus, car, train, métro, tramway) n’ont quasiment pas d’impact.

Cela est dû à la très grande performance des déplacements ferrés (le contact rail acier – roue acier), une électricité très décarbonée ou encore un faible nombre de kilomètres parcourus au final (scooters, motos).